Communales 2018 : le développement local tué et des maires en deuil de légitimité !
L’âme de nos communes est devenue l’otage des politiques’’. Ils ont compris tous assez l’histoire pour ne pas ignorer que tout pouvoir de légitimité est issu d’une usurpation.
La vie communautaire en Guinée sera ennuyeuse et la grosse tristesse sera de vivre dans un monde uniforme sans raison de vivre. Pierre Corneille dans le Cid écrit : « Le temps assez souvent a rendu légitime ce qui semblait d’abord ne se pouvoir sans crime ». Tellement qu’on est ballotté, manipulé et automatisé, on perd peu à peu la notion et le sens de l’être. Nos politiques, enfin, montrent ce qu’ils sont dégueulasses, toupies et manipulateurs. Tout le monde manipule tout le monde et c’est ce qui rend la politique dangereuse et passionnante à la fois.
Plus personne ne doit crier à la ’’fraude’’ et plus personne ne doit se réclamer « défenseur » du peuple. Car on dit souvent ‘’ Qu’un menteur n’a pas de patrie, il ne défend que ses propres intérêts, vous, il s’en moque !’’
Pourquoi devenons-nous refuser nos voix aux partis RPG, UFDG, UFR et autres ?
Je vote blanc que de voter sanction ou utile. Car, accorder ma voix aux partis RPG, UFDG ou UFR est un gros péché !
Analysons sans passions !
Premier enseignement : les élections locales censées être de proximité ou citoyennes perdent leurs âmes dans la mesure où les partis politiques ont pris leurs destins en otage. Désormais, la politique fait son entrée dans nos chambres à coucher.
Deuxième enseignement : les candidats ou têtes de liste sont quasiment méconnus dans leur propre localité. Il a fallu pour l’UFDG et l’UFR, associer l’image de leur leader pour influencer l’électorat. Cellou et Sidya ont battu campagne comme si on était à des élections nationales. Où est la notion de proximité ? Pire, le RPG présente des listes sans tête. C’est le chef de l’État en personne qui bat campagne pour son parti. C’est le comble ! C’est cela le cirque de la démocratie avec un spectacle de merde. Le peuple est d’une manière ou d’une autre coupable de ce qui se passe.
Troisième enseignement : ces élections politico-communales démontrent à suffisance que la notion de transversalité et de national des partis politiques existants n’est que verbale. Sur l’ensemble du territoire national, aucun n’a pu le couvrir. La notion du contenu local n’existe pas dans les différents projets de société des partis. Chacun cherche juste à transposer son projet national sur le local.
Quatrième enseignement : ces élections ont encore mis à nu l’incohérence même du peuple. Un peuple acclamateur, danseur et docile soutenu par une jeunesse soucieuse de l’instant et non de l’avenir. C’est ‘’la jeunesse des miettes’’.
Et cinquième enseignement : il faut craindre pour l’avenir de nos communes. Avec ces colorants politiques de toutes les odeurs, ça ne sentira pas bon. Le deuil de la légitimité sera porté et le développement local tué alors qu’on est tous responsable de cette connerie. Puisqu’on ne cesse de rappeler que la déception ne vient jamais des autres. Mais, elle est le reflet de nos erreurs de jugement.
Wassalam !
Par Habib Marouane Camara
Journaliste et analyste politique.