Guinée : divisions dans la presse face aux mesures restrictives de la junte
Les organes de presse privés guinéens étaient divisés dimanche sur l’appel à un jour mort pour lundi, lancé après une série de mesures restrictives prises par la junte au pouvoir.
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a indiqué dimanche sur les réseaux sociaux qu’il réclamait une « journée sans presse » lundi. Selon lui, la profession est « menacée de disparition ». Les écrans de télévision et les sites d’information afficheront le message « presse en danger » et les radios resteront silencieuses, a-t-il ajouté.
Diverses associations de presse ont toutefois appelé dimanche à suspendre des actions comme les jours morts, dont elles avaient soutenu le principe la semaine écoulée, indique un communiqué publié par le site GuineaNews.
Ils affirment entamer « immédiatement » des discussions avec les autorités et vouloir « donner toutes les chances de dialogue » avec elles.
La Haute autorité de la communication (HAC), gardienne du secteur, a demandé samedi à l’équipementier Canal+ de se retirer de son offre jusqu’à nouvel ordre Espace FM, Espace TV, Evasion FM et Evasion TV, chaînes de radio et de télévision très populaires, indique un lettre officielle du HAC consultée par l’AFP.
Ces médias étaient inaccessibles sur Canal+ dimanche, a rapporté un correspondant de l’AFP.
Les autorités avaient déjà pris des mesures similaires le 6 décembre contre la radio-télévision Djoma. A chaque fois, la lettre du HAC évoque des raisons de « sécurité nationale », sans plus de précisions.
Dans un message repris par la presse en ligne, le porte-parole du gouvernement a assuré samedi que ces mesures n’étaient « en aucun cas destinées à museler la presse, mais représentent plutôt une réponse immédiate à des pratiques telles que l’apologie de la haine communautaire, l’accentuation des tensions sociales et politiques ». tensions et la propagation de discours qui divisent.
Ces mesures sont les dernières prises contre les médias. Les précédentes avaient déjà suscité des protestations de la part de la presse et de la société civile.
En octobre, les forces de sécurité ont arrêté une douzaine de journalistes et dispersé leur manifestation en utilisant des gaz lacrymogènes pour débloquer le site d’information Guinée Matin, également très suivi. Des poursuites ont été engagées contre eux.
Les ondes radio FIM FM étaient brouillées.
Mercredi dernier, dans un communiqué, le SPPG et diverses associations de presse ont déclaré « ennemis de la presse » plusieurs personnalités du gouvernement dominé par les militaires qui a pris le pouvoir par la force en septembre 2021.
Parmi ces personnalités figurent le Premier ministre, Bernard Goumou, et le porte-parole du gouvernement et ministre des Télécommunications, Ousmane Gaoual Diallo.