QUAND LA MESENTENTE S’EMPARE DU SOMMET DE L’ETAT !
La toile s’est encore enflammée avec cette injonction du Premier Ministre, Chef du gouvernement, faite au ministre de la Justice et des droits de l’homme relative à l’octroi des ordres de mission aux Directeurs Généraux des EPA. Depuis quelques jours, la Ministre du Plan et de la Coopération Internationale est à pied d’œuvre pour la préparation de la table ronde des bailleurs à Dubaï, et cette rencontre intéresse en premier chef les cadres susmentionnés. Cette rencontre de Dubaï revêt une importance particulière pour le développement national.
En effet, Dr Bernard Goumou se fondant sur la solidarité gouvernementale et le souci d’un éventuel blocage de l’administration, a adressé une lettre remettant en cause les démarches entreprises par son ministre de la Justice en ouvrant un trop grand nombre d’enquêtes qui visent les fonctionnaires pour leur gestion des fonds publics. Pour lui , cette décision devrait être prise au conseil des ministres et non unilatéralement, car cela engage tout le Gouvernement. C’est pour cette raison qu’il a attiré son attention sur la forme, Dr Bernard Goumou écrit : « c’est avec une grande surprise, que j’apprends par les médias les injonctions que vous faites aux procureurs pour l’ouvertures d’enquêtes ». Ensuite, le chef du Gouvernement a sollicité de la part de son ministre, la suspension des poursuites.
Malheureusement le Ministre Charles Wright n’a ni apprécié, ni accepté la démarche du Premier ministre chef du gouvernement. Et cela il l’a fait savoir dans un accusé de réception d’une tonalité très acerbe et irrévérencieuse à l’égard d’un premier ministre par surcroit chef de gouvernement. Dans sa réponse adressée au Premier ministre Dr. Goumou, il met en exergue la méconnaissance de ce dernier dans les démarches administratives, de la loi qui régit le fonctionnement du ministère de la justice par rapport à l’administration et mieux il sous-entend la partialité du premier ministre quant aux dossiers relatifs au détournement de deniers publics et la non-considération par lui de la refondation de l’Etat, la rectification institutionnelle et la moralisation de la gestion publique.
Une telle attitude du Ministre Charles Wright témoigne de l’atmosphère délétère au sein de l’équipe gouvernementale. Par le respect de la hiérarchie et par simple sagesse, il aurait cherché à rencontrer le Premier Ministre que d’échanger avec lui à travers un courrier. Lui seul connait les raisons profondes de la mise en cause de ces Directeurs généraux et des maires. Les premiers qui sont aux arrêts jusque-là, rien ne filtre de leur éventuelle culpabilité, ils sont séquestrés par la volonté d’un homme, le Tout-Puissant ministre de la Justice. Ce scénario rocambolesque ressemble étrangement à l’attitude d’un élève qui ne croit pas à son maitre et qui tente de prouver par tous les moyens l’ignorance de ce dernier. www.africatribune.net
La réponse de Charles Wright est presqu’un cours de conduite administrative et une expression de sa volonté à ne pas reconnaitre l’ascendance du Premier ministre sur lui, mais aussi le mettre en face de son ignorance. Un tel sujet par respect pour le peuple de Guinée ne devait pas être connu du grand public. Dans tous les gouvernements du monde, il y a souvent des bisbilles entre les membres, avec de la retenue et de la sagesse, on arrive toujours à aplanir les différends dans l’intérêt supérieur de la nation. Malheureusement quand il y a de l’infantilisme, de l’orgueil, les voies de la raison sont obstruées par l’esprit de suffisance. Tout cela dénote l’amateurisme si souvent dénoncé de ce gouvernement Goumou caractérisé aujourd’hui par l’existence de clans qui rendent les uns forts et les autres faibles. Dans les conditions normales une telle attitude à l’égard d’un premier ministre est synonyme de limogeage mais hélas cela relèverait-il de ses prérogatives, difficile à le savoir.
Ce sont ces actes pareils jugés anodins qui pourrissent l’Etat et entraine sa déliquescence. Des décrets ne sont pas respectés, les décisions de la primature foulées au sol et même le Premier ministre aujourd’hui semble être de nom. Où on est prêt à l’éjecter de son piédestal pour cela il faut subtilement le ridiculiser à travers des actes de ce genre. Il est temps pour le Général Mamadi Doumbouya de sonner la fin de la récréation pour mettre ses ministres au travail et éviter de tomber aussi bas par des comportements qui frisent l’amateurisme et l’infantilisme. Dr. Bernard GOUMOU est bien le Premier Ministre chef du gouvernement, son autorité est au-dessus de tous les membres du gouvernement qui ont l’obligation de le respecter et de l’obéir. Mais lorsque s’installe la cacophonie dans une entité, le bon sens disparait pour faire place au désordre et au chaos.
Que le bon Dieu protège et sauve la Guinée !