Le chef de l’opposition sénégalaise lance une action en justice contre le président sortant Sall

Le président Sall et ses complices auraient « ordonné et supervisé la commission » de crimes « contre des manifestants non armés depuis mars 2021 » dans le procès, qui a été déposé à Paris par Ousmane Sonko.

Le président Sall et ses complices auraient "ordonné et supervisé la commission" de crimes "contre des manifestants non armés depuis mars 2021" dans le procès, qui a été déposé à Paris par Ousmane Sonko.

Le chef de l’opposition, Ousmane Sonko, salue ses partisans lors d’un meeting à Ziguinchor le 24 mai 2023. Des milliers de partisans se sont rassemblés à Ziguinchor le mercredi 24 mai contre l’arrestation du chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko avant son procès pour viol. MUHAMADOU BITTAYE / AFP Le chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko a déposé une plainte pénale en France pour « crimes contre l’humanité » contre le président Macky Sall, a indiqué son avocat, ainsi qu’une demande d’enquête auprès de la Cour pénale internationale (CPI). Sall est à Paris les jeudi 22 et vendredi 23 juin pour un sommet mondial sur la finance climatique convoqué par le président Emmanuel Macron. Sonko allègue que les affrontements meurtriers qui ont suivi sa condamnation à une peine de prison ce mois-ci sont la dernière étape d' »une attaque généralisée et systématique contre la population civile » du Sénégal depuis mars 2021, a déclaré l’avocat Juan Branco à l’AFP mercredi 21 juin.

Les affrontements de ce mois-ci à propos de la condamnation de Sonko pour « corruption » d’une jeune employée d’un salon de beauté sont les pires que le Sénégal ait connus depuis des années, après une précédente explosion il y a deux ans, au cours de laquelle au moins 12 personnes sont mortes. Alors que le bilan du gouvernement pour juin est de 16 morts, Amnesty International en a dénombré 23 et celui de l’opposition s’élève à 30.
Le président Sall et ses complices auraient "ordonné et supervisé la commission" de crimes "contre des manifestants non armés depuis mars 2021" dans le procès, qui a été déposé à Paris par Ousmane Sonko.
Les opposants à Sall, élu pour la première fois en 2012 puis à nouveau en 2019, ont été enthousiasmés par son évasion sur la question de savoir s’il pourrait briguer un troisième mandat qu’ils considèrent comme inconstitutionnel – suivant les traces d’autres dirigeants ouest-africains ces dernières années. Pendant ce temps, la condamnation de Sonko le rendra inéligible à l’élection présidentielle de 2024.

Plainte pénale

Il a promis un « renforcement de la démocratie et des libertés au Sénégal, dans le respect (…) de l’Etat de droit » lors d’une visite au Portugal le mardi 20 juin.
Outre Sall, l’affaire du chef de l’opposition Sonko vise le ministre sénégalais de l’intérieur Antoine Diome, le chef de la police militaire Moussa Fall et 112 autres personnes. Sa plainte pénale a été déposée auprès du pôle crimes contre l’humanité du tribunal de Paris. Sall et Diome ont « ordonné et supervisé la commission » de crimes « contre des manifestants non armés depuis mars 2021 », dont « des meurtres, des tortures et des disparitions forcées », allègue-t-il. L’avocat Branco a déclaré avoir identifié « les meurtres de 50 personnes » depuis mars 2021. Il devait tenir une conférence de presse sur les actions en justice plus tard le jeudi 22 juin.
En vertu de la loi française, le dépôt d’une plainte pénale déclenche presque automatiquement une enquête d’un magistrat pour déterminer si les allégations sont crédibles, bien que le processus puisse être long et débouche rarement sur des poursuites pénales. La demande distincte de Sonko à la CPI à La Haye utilise une disposition qui permet à toute personne ou groupe de demander l’ouverture d’une enquête.

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