L’U A s’insurge contre le « meurtre » de George Floyd par des policiers blancs aux Etats-Unis
Dans une déclaration publique faite par le président de sa Commission, Moussa Faki Mahamat (photo) l’Union africaine (UA) s’est insurgée cette semaine contre les conditions de décès de George Floyd, un Américain de race noire tué au cours d’une banale arrestation policière. Ce vendredi 29 mai, l’institution a qualifié de « meurtre » la mort de l’homme de 46 ans qui était simplement soupçonné d’avoir tenté d’utiliser un faux billet de 20 $ pour effectuer un achat.
« Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, condamne fermement le meurtre de George Floyd qui s’est produit aux Etats-Unis d’Amérique aux mains des forces de l’ordre, et souhaite présenter ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches », peut-on lire dans un communiqué publié ce 29 mai sur le site de l’Union africaine. « Il exhorte en outre les autorités des Etats-Unis à intensifier leurs efforts pour garantir l’élimination totale de toutes les formes de discrimination fondées sur la race ou l’origine ethnique », ajoute le document.
La déclaration intervient alors que cet énième décès d’un Noir américain suite à des violences policières, déclenche depuis plusieurs jours des émeutes aux Etats-Unis. La vidéo de George Floyd, non armé, menotté et plaqué au sol a suscité une vive émotion sur la toile. On peut y voir un policier blanc agenouillé sur le cou de la victime pendant plusieurs minutes, alors que celle-ci agonisant ne cessait de se plaindre de ne pas pouvoir respirer.
Ni les passants qui filmaient la scène en s’insurgeant contre le drame en cours, ni les plaintes de la victime n’ont ébranlé les forces de l’ordre impassibles même après que George Floyd a subitement cessé de gémir, inanimé. D’autres vidéos suggèrent la présence de trois autres policiers, immobilisant complètement la victime.
Des violences policières répétitives
La phrase « I can’t breathe » (je ne peux pas respirer), prononcée par George Floyd et rappelant le meurtre en 2014 d’Eric Garner, (un autre Noir américain tué dans des conditions similaires par des policiers blancs), est devenue le slogan de la contestation contre le racisme aux USA. Jeudi soir, des manifestants ont incendié un commissariat de Minneapolis dans le nord du pays, lors d’une troisième nuit consécutive d’émeutes populaires.
Malgré la fin théorique des discriminations aux Etats-Unis selon la loi, le pays reste profondément marqué par le racisme contre la population noire. Ces dernières années, les cas de personnes noires tuées lors de violences policières n’ont cessé de se répéter. Selon une étude publiée en 2019, les Noirs ont 2,5 fois plus de chance que les Blancs d’être tués par la police au pays de l’Oncle Sam
Avec A. Ecofin