Crise politique togolaise : qui en veut à Alpha Condé ?
Choisi par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la résolution de la crise politique qui frappe de plein fouet, le Togo, le Président guinéen, Alpha Condé, n’aspire pas confiance aux yeux des membres de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise (C14).
Les adversaires de Faure Gnassingbé estiment que l’homme présenté devant eux comme le Co-facilitateur n’est pas la bonne personne pour éteindre le torchon qui crame au sein de la classe politique togolaise.
» Le président guinéen doit plutôt régler les problèmes de sa nation au lieu de s’ingérer dans la crise d’un autre Etat indépendant », tel est l’argument avancé par l’opposition togolaise ayant aggravé de façon progressive, les critiques acerbes à l’endroit du locataire de Sékhoutouréyah.
Mais pour nombreux proches d’alpha Condé, « ces politiciens togolais dépassent les bornes, car disent-ils, leur leader est très loin d’être la cause de leur malheur ».
« Au lieu de s’attaquer à Alpha, pourquoi ne pas utiliser leur savoir politique pour accéder au pouvoir dans leur pays. Ce comportement très déplorable, montre plutôt l’incapacité et la faiblesse d’idée et le manque de stratégies dans leur combat politique », replique à chaud dans les médias, un fervent défenseur du président guinéen.
De poursuivant, il ajoutera ceci: « Lâché sa cible pour s’attaquer à une autre, finalement on risque de tout perdre. C’est dans cette situation que les opposants togolais se retrouvent aujourd’hui, car ils sentent que la bataille est perdue sur le terrain ».
Ce qu’on pourrait dire !
C’est devenu une tradition en Afrique de faire intervenir des voisins quand il s’agit d’une crise perdurant dans un pays. Par exemple, la crise politique guinéenne en 2008 a été gérée au Burkina Faso, sous la médiation de Blaise Compaoré. Comme pour dire qu’en Afrique, la fraternité et la solidarité sont des valeurs très importantes à sauvegarder pour l’intérêt du continent aujourd’hui, émaillé de tensions politiques.
Alpha Condé regardé de mauvais œil par certains, et jugé bon médiateur déguisé en homme politique averti, pourrait partager son expérience avec la classe politique togolaise comme il l’aurait réussi dans d’autres pays africains bien sûr.
C’est bien vrai que « ça brûle » également en Guinée. Mais cela pourrait-il empêcher Alpha Condé de calmer les ardeurs au Togo? Acceptez d’être un facilitateur d’une crise qui sévit dans un pays ami, n’est-il pas synonyme de bonne foi et de panafricaniste rassembleur?
Bah Ibrahima