Nouvelle loi sur la CENI en Guinée : des acteurs de la société civile perturbent les débats à l’hémicycle
Des citoyens qui se réclament de la société civile guinéenne ont perturbé la tenue de la plénière du Parlement ce jeudi 5 juillet 2018. Cela, au moment où des ministres répondaient aux questions des honorables députés.
Ces citoyens se sont infiltrés dans la salle après avoir trompé la vigilance des agents de sécurité qui étaient à la porte.
Dès qu’ils ont eu accès à la salle ils ont scandé : « Nous ne voulons pas une CENI politique ; à bas la CENI politique ».
Ils détenaient aussi des pancartes sur lesquelles on pouvait bien lire ceci : « Violation du point 3 de l’accord politique du 12 octobre 2016 ! Une CENI à 83% politisée organise une élection à 83% corrompue ! ».
Mais cette perturbation n’a duré que quelques minutes avant d’être vidés de la salle par la sécurité.
Interrogé par notre reporter, Gabriel Haba acteur de la société civile du CNOSC a confié ceci : « vous n’êtes pas sans savoir que ça fait très longtemps depuis les accords politiques du 12 octobre 2016, la société civile s’est battue corps et âme pour ne pas politiser nos institutions comme la CENI. C’est un combat qui a été mené par l’ensemble des acteurs de la société civile guinéenne et décrit très clairement dans le point 3 de l’accord politique du 12 octobre 2016.
On est très étonné et très inquiet que l’assemblée nationale représentant du peuple, qui doit défendre les valeurs, trahisse le peuple de Guinée en acceptant de voter une CENI politique. Nous connaissons tous que la CENI politique a toujours entrainé des crises dans le pays. Elle a toujours nourri les crises. Comme eux, ils n’ont pas le souci du peuple de Guinée, le souci des valeurs de la république, nous, nous venons pour les rappeler leurs devoirs. Pour dire que, nous ne voulons pas une CENI politique».
Sur la question de savoir quel type de CENI veulent-ils, notre interlocuteur répond : « Nous voulons une CENI technique comme ça été décrit dans le point 3 de l’accord politique. Nous sommes là pour dénoncer ce complot politique. C’est une honte qu’on ne peut pas imaginer… Nos députés sont entrain de voter des lois pour torturer le citoyen guinéen ou encore nourrir d’autres crises électorales. On vient de terminer les élections communales dont les résultats ne sont pas proclamés. Aujourd’hui, on n’est pas sorti de cette crise, les députés votent encore une CENI politique. Donc, c’est une façon de trahir le peuple de Guinée… ».
Mohamed Y