« Coup d’Etat » manqué en Guinée équatoriale: un Français dément son implication
Un Français désigné par la justice de Guinée équatoriale comme un des acteurs du « coup d’Etat » manqué de décembre dans ce pays, a démenti à l’AFP toute implication, estimant que cette accusation était une « opération montée de toutes pièces ».
« C’est une cabale qui est montée contre nous, une opération montée de toutes pièces. Le but aujourd’hui pour le président actuel (Téodoro Obiang Nguema) c’est d’éradiquer l’opposition en exil comme il le fait dans le pays », a déclaré Dominique Calace de Ferluc, interrogé au téléphone par l’AFP depuis Libreville.
Selon lui, le président Nguema cherche à « impliquer la France dans cette affaire » pour se venger du « contentieux des biens mal acquis » qui vise son fils Teodorin, condamné à 3 ans de prison avec sursis par la justice française en octobre 2017.
Mi-mars, la justice équato-guinéenne avait désigné M. Calace de Ferluc, un Tchadien et un Centrafricain, comme les exécutants de la tentative de « coup d’Etat » que Malabo a affirmé avoir déjoué début janvier.
Ingénieur du son à la retraite, Dominique Calace de Ferluc avait réalisé un reportage sur la Guinée équatoriale en 2007 et y était resté « environ un mois ».
Il affirme avoir ensuite « rencontré le président » Nguema et être devenu conseiller en communication de l’ambassade de Guinée équatoriale en France, poste dont il a été licencié il y a six ans.
M. Calace de Ferluc dit avoir commencé à se « poser des questions » sur la nature du régime de Malabo après avoir « appris qu’un opposant historique, Bonifacio Nguema Esono Nchama, avait passé 10 ans en exil et avait été invité par la présidence ». « Il a été assassiné trois semaines après son retour en Guinée équatoriale », a affirmé le Français.
Selon Malabo, M. Calace de Ferluc aurait reçu une avance de 500.000 euros de la part d’Equato-guinéens pour financer le coup d’Etat, a affirmé David Nguema Obiang, procureur général de Guinée équatoriale.
« Je me dédouane de tout financement de coup d’Etat » et de « tout contact avec des militaires », a cependant affirmé M. Calace de Ferluc à l’AFP.
S’il avait reçu de l’argent, il assure que « cela aurait servi à payer des pages d’informations dans la grande presse pour informer les lecteurs sur ce qui se passe dans le pays avec photos et preuves à l’appui ».
Dominique Calace de Ferluc entend déposer à l’ONU « un dossier de crimes contre l’humanité » en Guinée équatoriale sur la base de témoignages faisant état de « 300 assassinats » et de « charniers avec 700 ou 800 » corps en Guinée équatoriale. Le tout sur une période qui date de l’arrivée au pouvoir de Teodoro Obiang Nguema en 1979.
Izf