UGANC : le décanat saccagé par des étudiants en colère
Des étudiants non immatriculés de la faculté de Médecine, odontostomatologie de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry appelée désormais faculté des sciences et techniques de la santé, très en colère ont saccagé et mis à sac le décanat le mardi 6 mars 2018, avant de casser les vitres du véhicule de leur doyen. Ces étudiants en colère réclamaient leurs numéros matricules où on pouvait lire sur les murs ‘’Nos matricules ou la mort ‘’.
Sur les lieux, le constat était visible après le passage des étudiants, bureaux vandalisés, des ordinateurs détruits, d’autres emportés, les dossiers jetés par terre, les armoires défoncées, vitres cassées, sont entre autres les dégâts causés par ces jeunes étudiants, sans oublier les dommages causés sur la voiture du doyen qui d’ailleurs a été blessé sur la tête par ces étudiants en colère.
Rencontré au premier étage la victime, Pr Mohamed Cissé, doyen de la faculté des sciences et techniques de la santé explique les circonstances : « Vous savez les mardis, nous avons les réunions hebdomadaires qu’on appelle le conseil du décanat où nous nous retrouvons pour discuter de ce qui s’est passé dans la semaine. Donc, au cours de cette réunion, les gens sont venus taper à la porte mais la manière de taper à la porte, on a trouvé que des étudiants ont envahi le bureau soit disant qu’ils sont dans cette université depuis 2012-2013 et qu’ils n’ont pas de numéros matricules. Imaginez-vous qu’on vienne s’asseoir dans une université dont on n’est pas orienter par l’Etat, on n’est pas inscrit et on reste pendant 5 ans et 6 ans et à la fin on demande un numéro matricule. Du coup, ils ont commencé à saccager tout ».
Pr Mohamed Cissé estime que ce sont les responsables qui sont à l’origine de cette malversation et qui se trouvent dans cette même université, « le fonds du problème, c’est quoi ? Nous, nous sommes arrivés, il y a moins d’un an. Quand vous sortez de la Guinée et vous dites que vous êtes enseignants de cette faculté, vous avez la tête basse. Pour la simple raison, les gens disent que ce qui se passe chez nous, c’est la catastrophe. Quand nous renvoyons les étudiants dans nos institutions, c’est vous qui les acceptez chez vous parce qu’ils payent de l’argent. De 65 étudiants, on s’est retrouvé à 475 (…) C’est ce que nous avons voulu combattre. Et ceux qui sont à l’origine de ça sont dans cette université et ils sont connus de tout le monde. Il n’y a jamais eu de sanction. Maintenant, c’est les gens qui poussent les étudiants à nous lancer des pierres. C’est un crime de mettre de l’ordre dans une institution d’enseignement supérieur. Vous-même, vous voyez ce qui se passe dans les structures de santé d’aujourd’hui, personne n’a confiance. Quand les gens sont malades, ils préfèrent aller se soigner à l’étranger. Il faut qu’ils soient rassurés aussi qu’on met de l’ordre ici ».
Malgré cette destruction, le doyen du décanat, précise qu’il n’y a eu aucune arrestation.
« Ils sont tous partis et comment voulez-vous qu’on les arrête alors que ceux qui sont à l’origine du problème sont dans cette université mais la vérité finira toujours par triompher et nous nous reculerons pas. Ils ont pris des ordinateurs portables, saccagé des bureaux. Il y’a une complicité derrière et on doit démasquer cela », a-t-il rassuré.
Par ailleurs, le doyen de la faculté des sciences et techniques de la santé de l’université Gamal Abdel Nasser a clamé haut et fort que les cours ne reprendront pas tant que les gens ne soient situés sur leur sort.
« Tant que ces gens-là ne sont pas conduits à la police et les que choses soient clarifiées, les enseignants de la faculté de médecine ont décidé de ne plus donner de cours », a précisé le doyen.
Informé, le ministre Abdoulaye Yéro Baldé s’est rendu sur les lieux pour faire le constat avant d’instruire le rectorat de traduire devant la justice, les responsables de cette barbarie.
MY