Communales 2018 : le collectif des avocats de l’UFDG dénonce l’incompétence de la justice…
Le collectif des avocats de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG) a animé un point de presse le mercredi 21 février 2018 pour exprimer leur désolation face au rejet systématique de leurs recours à la justice suite aux anomalies rencontrées par le parti lors du scrutin du 4 février dernier.
D’après le collectif, sur les 89 requêtes présentées à la justice, l’UFDG n’a bénéficié que de deux recours en sa faveur dont Macenta et Mamou. Ce qui susciterait une incompréhension totale dans le camp du parti de Cellou Dalein Diallo.
Pour Me Paul Yomba Kourouma, l’argument des magistrats consiste à dire que le collectif n’a pas apporté des preuves palpables sur les imperfections subies par le parti.
Cet argument n’est pas solide selon Me Kourouma tout en indiquant que ce refus d’examiner les requêtes de l’UFDG est dû à la faiblesse de la justice et de l’influence de l’exécutif sur elle, ainsi que l’incompétence des magistrats des CACV qui d’après lui, ceux-ci jouent en faveur du pouvoir en place.
« Vers qui donc se diriger, si la justice se déclare incompétente à tous les niveaux ?», s’est-il interrogé.
A cet effet, Me Paul a rappelé la décision contradictoire prononcée par les juges de Dalaba, une en faveur de l’UFDG et l’autre du RPG.
Prenant la parole, Me Salifou BEAVOGUI a expliqué les anomalies rencontrées par le parti en Guinée Forestière. Notamment les cas de fraudes massives enregistrées à Gueckédou .
Il a souligné que dans la préfecture de Macenta, un candidat s’est substitué à un président de CACV alors que plusieurs cartes d’électeurs par procuration ont été retrouvées chez un chef de quartier. Par la suite, il a aussi évoqué la désignation des présidents des bureaux de vote par les Chefs de quartiers. Pour Me Béavogui, cela est une violation de l’article 69 et 70 qui stipule que les présidents des bureaux de vote sont issus de la société civile et non d’un camp politique.
Ce collectif d’avocats se dit très déçu de la justice guinéenne et pense même qu’il vaut mieux faire recours à la méthode traditionnelle pour régler les litiges, c’est-à-dire faire appel aux sages. Selon eux, si tous ces recours n’aboutissent pas, ils préfèrent le recomptage des procès-verbaux devant des experts nationaux et internationaux.
Ibrahima Soya Bah