CHAN 2018: l’arbitrage vidéo arrive en Afrique
L’arbitrage vidéo sera utilisé à partir des demi-finales du CHAN 2018 au Maroc. Sept arbitres, parmi les plus expérimentés du continent, ont été délégués par la Confédération africaine de football (CAF) à la salle des écrans pour assister les arbitres de terrain.
Le football africain s’apprête à vivre un grand changement. Pour la première fois, la vidéo sera utilisée dans une compétition africaine. L’arbitrage vidéo sera effectif à partir des demi-finales du CHAN 2018 qui se tient au Maroc du 13 janvier au 4 février. Auparavant, cinq matches secrets tiendront lieu de test.
« Il fallait bien commencer un jour »
« C’est une grande nouveauté même si nous avons déjà cinq arbitres africains qui ont eu à faire avec l’arbitrage vidéo(ils ont aussi été désignés pour officier au Mondial 2018, ndlr),commente pour RFI l’ancien joueur de l’OGC Nice, Anthony Baffoe. Il va falloir de la pratique et il fallait bien commencer un jour. » L’ancien joueur du Ghana ajoute : « Je sais qu’il y a beaucoup de débat autour de l’arbitrage vidéo et nous allons avoir comment nos arbitres s’adaptent. » Quand Anthony Baffoe se remémore son époque, il se dit que « beaucoup de choses ont changé ». « Aujourd’hui, nous sommes dans un monde de technologie et les caméras sont partout. Dans le tunnel, je pouvais « chambrer » mes adversaires ! Maintenant, ce n’est plus possible », confesse à titre d’exemple le secrétaire général adjoint de la CAF, en charge du développement et des compétitions.
Selon Anthony Baffoe, même si l’assistance vidéo sera en place, ce sera toujours l’arbitre principal qui « prendra la décision ». Pour celui qui a fait une partie de sa carrière en Allemagne, l’assistance de la vidéo va permettre encore plus de professionnalisme dans le football africain. « Je sais que l’on discute toujours de l’arbitrage chez les fans de football. La vidéo ne donnera pas plus de pouvoir mais elle aidera à la qualité des matches et des tournois », avance Anthony Baffoe. Mais le retraité des pelouses, capitaine lors de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations perdue face à la Côte d’Ivoire en 1992 à Dakar prévient : « Il ne faut pas l’utiliser pour tout et n’importe quoi. » En réalité, l’arbitrage vidéone peut porter que sur quatre cas : après un but marqué, sur une situation de penalty, pour un carton rouge direct et aussi pour corriger une erreur d’identité d’un joueur sanctionné.
« Cela va nous donner de la confiance »
« C’est vrai que c’est une première et peu d’arbitres africains ont pratiqué l’arbitrage vidéo. Mais c’est une bonne décision. Dans les grands matches à enjeu, c’est important. Comme lors d’une finale de Coupe du monde. C’est un peu difficile à faire comprendre mais on va finir par l’accepter dans les prochaines années », analyse Lim Kee-Chong, instructeur à la CAF et ancien arbitre du Mondial 1998.
« C’est une grande innovation pour nous. La FIFA a mis en place l’arbitrage vidéo pour que les décisions soient de moins en moins contestées et pour nous aider », lâche l’arbitre malgache Hamada el Moussa Nampiandraza. « Cela va nous donner de la confiance. L’arbitre est un être humain et il peut y avoir parfois des erreurs », plaide celui qui a l’amour du foot dans la peau et le goût de l’adrénaline.
« La mise en place de l’arbitrage vidéo est un point historique pour nous », conclut le Djiboutien Souleiman Waberi, président de la commission des arbitres de la CAF.
Source: RFI