Guinée : l’AJFPEF fait le point sur les violences basées sur le genre et présente sa nouvelle équipe
A l’occasion de la passation de service entre les deux (2) présidentes de l’Association des Jeunes Filles pour la Promotion de l’Espace Francophone, (AJFPEF), une conférence de presse a été tenue à cet effet sur le thème : « La situation de la violence basée sur le Genre en Guinée ». C’était ce jeudi 21 décembre 2017 à Conakry.
Pour les organisateurs, le but de ce point de presse est d’alerter davantage l’opinion publique sur le fléau qui gangrène le pays à travers les violations perpétrées contre les jeunes filles. C’est aussi une manière de permettre à la nouvelle équipe de faire une prise de fonction devant les hommes de médias.
A cet effet, l’AJFPEF a invité des spécialistes de la violence basée sur le genre pour mieux en débattre. Il s’agit notamment de la Directrice de Women of Africa (WAFRICA), Fatou Hann et du Président des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG), Dansa Kourouma, en sa qualité de médecin légiste.
Au cours de son intervention, Fatou Hann a élucidé la situation des VBG en Guinée qui sont justifiées par des statistiques. D’après elle, l’enquête réalisée en 2009 montre que 92 % des femmes sont victimes de violences et celle de 2016 indique que plus de 50% des femmes sont victimes de violences conjugales, dont cela a des conséquences graves qui peuvent mener au suicide de ses victimes.
C’est ainsi qu’elle a parlé des types de violences enregistrées en Guinée. Après avoir souligné l’inaccessibilité des voies de recours, Fatou Hanna a aussi déploré la maladresse de certaines victimes ou de leurs familles qui ne dénoncent jamais leurs bourreaux. Souvent le problème est réglé à l’amiable, et cela ne permet pas de lutter contre le’ fléau, s’exclame –t-elle.
Pour sa part, Dansa Kourouma, en sa qualité de médecin légiste a affirmé que le problème d’agressions sexuelles se repose souvent sur la preuve. Pour lui, il faut que la victime apporte des preuves tangibles.
C’est dans ce cadre qu’il a rappelé l’impératif pour les victimes de consulter un médecin le plus tôt que possible, dans les 72 heures après l’acte de viol.
Dansa a fait remarquer aussi que les violences basées sur le genre (VBG) ne se résument pas seulement qu’au niveau des femmes, mais elles touchent également certains hommes et des jeunes garçons.
Vu la sensibilité et l’importance du sujet, M. Kourouma a profité de l’occasion pour attirer l’attention des journalistes sur la manière de traiter les sujets liés à la violence sexuelle. Pour lui, il faut que les hommes de médias dans la diffusion de l’information protègent le visage et l’adresse de la victime. « Cela est déterminant dans la lutte contre la violence sexuelle », lance-t-il.
Au terme de cette conférence enrichissante, la nouvelle équipe de l’AJFPEF dirigée par Tolno Emilie Finda s’est installée avec l’espoir de mieux faire que sa prédécesseur.
Après avoir dirigée pendant près de 10 ans, la présidente sortante, Djenabou Bah estime qu’il est temps de partir, tout en rassurant qu’elle est disponible à apporter son expérience à la nouvelle équipe. « On peut compter sur une jeune génération pour continuer ce qu’on a commencé », a affirmé Djenabou Bah.
Quant à la nouvelle présidente, Tolno Emilie Finda, elle a tout d’abord remercié les membres fondateurs de l’association et plus particulièrement Mme Bah avant de s’engager à ne ménager aucun effort pour la promotion féminine notamment celle de la jeune fille.
Ibrahima Soya Bah pour Vion2000Communication plus