Grève : la FESABAG menace de tout fermer si rien n’est fait
Suite à l’interpellation devant la justice de certains travailleurs de banques et assurances, la Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et Micro-finances de Guinée (FESABAG) menace de reprendre la grève qui était suspendue si rien n’est fait pour retirer les plaintes. Pour la secrétaire générale adjointe de la FESABAG, Marie Yvonne Coumbassa, si l’Etat ou les patrons de banques ne réagissent pas face à cette interpellation, la grève aura bien lieu.
« Si l’Etat ne nous appelle pas, nos patrons ne nous appelle pas également pour nous adresser un courrier, afin qu’ils retirent leur plainte devant la justice, nous allons fermer toutes les banques, assurances et micro finances de Conakry jusqu’à Yomou », a menacé la secrétaire générale adjointe de cette Fédération lors d’un entretien avec des journalistes guinéens.
Après cela, Marie Yvonne Coumbassa dit que la FESABAG portera plainte contre les patrons de Banques pour le tort qu’ils ont causé à leurs travailleurs interpellés devant la justice.
Parlant du déclenchement de cette grève, Mme Coumbassa explique :
« Nous avons signé les accords dans l’enceinte de la primature devant le Premier ministre et quelques membres du gouvernement vers 2 heures du matin. Nous avons accepté de signer ces accords suite à un coup de fil du président de la République qui nous a demandé une doléance de suspendre la grève pour l’intérêt des musulmans pendant la période de ramadan. A cet effet, Nous avons considéré l’intérêt supérieur de la nation et, en plus, les sociétés pétrolières avaient décidé de fermer le lendemain. Nous avons demandé à nos patrons de signer ces accords à 2 heures du matin. Ces accords ont été signés sous une pression. Dans ces accords, nous avons exigé qu’on mette un point parce qu’au tour de la table, nous avons constaté que les patrons avaient des griefs contre les syndicalistes. Sur ce point, il était mentionné que personne ne devait être inquiétée, ni poursuivie pour fait de grève ».
Marie Yvonne dit être surprise de voir des convocations dans certaines banques privées. Cela, malgré la promesse tenue par les patrons de banques lors des accords.
« Aujourd’hui, il y a au moins 9 syndicalistes qui sont convoqués devant la justice pour fait de grève. Où on va ? L’autorité est où ?… »
Plus loin, la secrétaire générale adjointe de la FESABAG précise :
« Aucun patron n’a été insulté, aucun n’a été menacé, aucun n’a été inquiété pendant la grève. Et, la grève est vraiment reconnue par la constitution guinéenne ».
Madame Yvonne va jusqu’à accuser le premier secrétaire général de la FESABAG, Monsieur Abdoulaye Sow d’être de mèche avec les patrons de banques.
« Notre mouvement syndical est entrain de trainer dans les juridictions, ça veut dire que la FESABAG est corrompue quelque part, à la personne de notre premier secrétaire général parce que si un travailleur du secteur financier est convoqué, je pense que c’est toute la FESABAG qui est convoquée… », Conclut-elle.
Il faut noter que ce mercredi 4 octobre, les syndicalistes étaient convoqués par le gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée, afin de trouver un accord. D’après un syndicaliste, la grève aura lieu si les plaintes portées par les patrons de banques contre certains de leurs travailleurs ne sont pas retirées. Mais cette fois ci à une date non indiquée pour le moment. A signaler que la grève était programmée pour ce jeudi 5 octobre 2017.
Ibra BARRY